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Europe, Éducation, École

Philippe Fontaine,
Maître de Conférences à l'Université de Rouen
Les réflexions kantiennes sur l'éducation

Lire l'intégralité du texte du texte de Philippe Fontaine : Format PDF, Format RTF
Lire le texte de Kant :  Éduquer en vue de l'avenir... Les parents songent à la maison, les princes songent à l'État


"L'éducation est le plus grand et le plus difficile problèmequi puisse être proposé à l'homme.
En effet, les lumières dépendent de l'éducationet à son tour l'éducation dépend des lumières."

Kant, Réflexions sur l'éducation,
tr. fr. A. Philonenko, Paris, Vrin, 1966, p. 77.


Dans ses Réflexions sur l'éducation, Kant écrit : " Il y a beaucoup de germes dans l'humanité et c'est notre tâche que de développer d'une manière proportionnée les dispositions naturelles, que de déployer l'humanité à partir de ses germes, et de faire en sorte que l'homme atteigne sa destination. Les animaux remplissent eux-mêmes leur destination et sans la connaître. Seul l'homme doit chercher à l'atteindre et cela ne peut se faire, s'il ne possède pas un concept de sa destination." Ce texte comporte une remarque essentielle : le développement de l'homme n'est pas pré-déterminé par un instinct, en sorte que la tâche incombe à l'éducation de prendre en charge le développement de l'individu, aussi bien que celui de l'espèce. Telle est la différence spécifique de l'homme et de l'animal ; si la nature a tout prévu à l'avance concernant l'animal, l'homme doit se prendre lui-même en charge, et orienter son propre projet de développement selon une certaine idée qu'il se fait de lui-même, l'idée de l'humanité. L'instinctualité du développement animal récuse toute orientation selon la voie du concept, là où l'ouverture de l'histoire humaine renvoie l'homme à lui-même, et à une réflexion sur la finalité de son histoire. C'est pourquoi il importe plus que tout de savoir ce qu'est l'homme, et quelle doit être l'orientation de son développement historique. Et cette histoire, qui spécifie l'homme (l'homme est le seul animal historique), doit être guidée selon un concept. Toute la difficulté de la tâche éducative est là : quel est le concept digne d'en prescrire les règles et les principes ? Sur ce point, Kant est quelque peu désabusé : " Quant à nous nous ne sommes même pas encore parvenus à la clarté en ce qui concerne ce concept." Il est pourtant nécessaire d'en déterminer une bonne fois la teneur, faute de quoi la pratique éducative se verra condamnée à l'empirisme.

C'est précisément cette indétermination première de la tâche éducative qui en fait un "art", mais qui en signe aussi la difficulté : "L'homme doit d'abord développer ses dispositions au bien ; la Providence ne les a pas mises en lui toutes achevées ; ce sont de simples dispositions sans la marque distinctive de la moralité. S'améliorer lui-même, se cultiver lui-même, et s'il est mauvais, développer en lui-même la moralité, c'est là ce que doit faire l'homme. Or quand on y réfléchit mûrement, on voit combien cela est difficile. C'est pourquoi l'éducation est le plus grand et le plus difficile problème qui puisse être proposé à l'homme." Le projet éducatif se trouve pris dans un véritable cercle : seule l'éducation peut faire progresser les lumières, mais seules les lumières peuvent montrer la nécessité de l'éducation...


Lire l'intégralité du texte du texte de Philippe Fontaine : Format PDF, Format RTF