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Giles
Marmasse,
Maître de conférences
à l’université Paris IV - Sorbonne
Penser le réel – Hegel, la nature et l’esprit,
Paris, Kimé, 2008
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L’ouvrage
examine trois problématiques centrales de la philosophie
hégélienne : comment définir la nature
et l’esprit et comment ces deux notions s’articulent-elles
? Comment la pensée – qu’elle soit naïve,
savante ou philosophique – se rapporte-t-elle à
son objet ? Dans quelle mesure le conflit du rationnel et de
l’irrationnel peut-il être considéré
comme le moteur de tout devenir ? L’étude repose
sur une analyse globale de l’organisation et du fonctionnement
de la pensée hégélienne de la pleine maturité,
et propose une série d’hypothèses sur la
visée et le principe de légitimation du discours
« spéculatif ». Elle accorde une large place
au concept d’Aufhebung, à la pensée
de l’altérité, et à la discussion
menée par Hegel avec l’idée de finalisme.
En outre, en insistant sur le thème de l’auto-manifestation
du vrai et sur le statut du donné « immédiat
» comme assise de tout processus et de tout agir, elle
réévalue l’inscription de la pensée
hégélienne dans l’héritage kantien
et post-kantien. On dit souvent que, pour Hegel, l’ensemble
du réel serait rationnel et que lui-même prétendrait
déduire toutes choses a priori. À l’encontre
de ces idées reçues, l’hypothèse
ici défendue est que le hégélianisme est
une philosophie de l’expérience, qui prend au sérieux
le fini, l’imprévisible et l’insensé.
Lire un extrait,
pp. 60-65 :
Le grand homme est-il trompé ?
Certains commentateurs lisent la théorie hégélienne
de l’histoire comme si le grand homme était manipulé
par une « raison » qui s’appuierait sur ses
passions pour réaliser des buts essentiellement dissimulés.
À la limite, il ne serait qu’une marionnette aux
mains d’une instance qui tirerait parti de son absence
de lucidité pour le manœuvrer. La raison hégélienne
serait donc apparentée à la volonté schopenhauerienne,
qui fait naître chez l’individu l’illusion
en vertu de laquelle il regarde comme un avantage personnel
ce qui, en fait, n’est bénéfique qu’à
l’espèce. Ou bien l’action historique chez
Hegel serait soumise à une main invisible comme entité
à la fois occulte et réellement existante, une
entité qui produirait des effets non voulus pour eux-mêmes
mais profitables pour tous... (Format
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