Lycée de Sèvres


 

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CONVENTION DE PARTENARIAT
signée
au C.I.E.P. le 20 janvier 2009, à 17 heures,
entre

Le Club Philo, porteur du projet Europe, Éducation, École, et
Les Amis de Sèvres
Programme
Accueil des participants :
M. Pierre Daveau, Président des Amis de Sèvres,
M. Jacques Martinat, Secrétaire Général du C.I.E.P.
Mme Pierrette FLOC'H, Proviseure lycée J.-P. Vernant,

Ouverture :
Chorale : Élèves de la section
Brevet de Technicien Métiers de la Musique,
Direction : G. Villedieu

Présentation du Projet E.E.E. :
C. Michalewski, C. de la Hosseraye,
N. Bernat, M. Poirot, H. Douvillers, L. Blum,
R. Czarny, M. Villetelle, Chr. Damaggio.

Un compte-rendu plus complet est en préparation...

Marie VILLETELLE, Élève au lycée Jean-Pierre Vernant, à Sèvres,
Mon expérience du projet Europe, Éducation, École (Format PDF)

L'école, dès sa création, a été pensée comme un moyen d'enraciner dans l’esprit des élèves le sentiment d'appartenance à une identité, à l'identité française, patriotique, voire un peu chauvine. À maintes reprises on a pu même reprocher à l'institution scolaire de s'appuyer sur une ambiguïté et faire en son sein une sorte de propagande, en transformant les « instituteurs » en « hussards noirs » de la République.
Comment alors donner naissance, et ensuite l’amarrer à une identité européenne commune, à la jeunesse d’aujourd’hui, - sans laquelle l’Europe politique ne pourra jamais voir le jour - et ce, sans avoir recours aux méthodes, qui ont servi à façonner l'identité française ? C'est peut-être ce à quoi le projet Europe, Éducation, École tente de répondre. En effet, ce dernier ne cherche pas à enraciner l’appartenance européenne des jeunes dans quelques justifications théoriques, certes très belles, mais abstraites, ou dans quelques circonstances particulières, qui ne correspondent pas toujours à la réalité partagée par tous, comme par exemple, lorsque l'on définit le sentiment d'intégration à Europe par référence à son histoire chrétienne – sentiment qui ne correspond plus à la réalité d’une France multiculturelle et laïque, contrairement à ce qu’on peut encore dire aujourd’hui, par exemple, de la Pologne. Le projet Europe, Éducation, École s'appuie résolument sur une expérience commune, concrète, ayant lieu au sein de cette institution remarquable, qui touche tous les jeunes européens et qui les rassemble, je veux parler de l'école. C'est à travers le prisme de ma propre expérience, faite dans le cadre du projet européen porté par le Club Philo du lycée de Sèvres, que j’ai pris conscience de ce qu'était réellement le fait d’être européenne et de se reconnaître comme telle.

Faire entrer l'Europe dans l'école, tel est l'idée innovante, dont nous avons bénéficié. Cette ambition a eu pour résultat d'élargir notre horizon; en effet, l'école, qui d'ordinaire prend le parti de l'abstraction face à la réalité changeante, et travestit parfois l'ennui en quelque chose comme une objectivité, dans le cadre de ce projet a eu un beau rôle, celui de nous faire découvrir que nous sommes concitoyens avec d’autres européens. Alors que les manuels d'histoire et les programmes scolaires ne sont pas encore axés sur la connaissance de nos voisins, nous, dans le cadre de nos séances hebdomadaires TICE et de nos visioconférences annuelles, avons pu les rencontrer, leur parler et travailler avec eux en raiseau. Alors que la philosophie est souvent enseignée selon l'unique axe franco-allemand, nous, nous avons découvert, par exemple, le philosophe tchèque Jan Patocka. Faire entrer l'Europe dans l'école, cela nous a permis de vivifier nos savoirs, de les enrichir, et il serait intéressant de pousser cette expérience plus loin encore.

En un an, nous avons rencontré des professeurs de classe préparatoire en séances hebdomadaires TICE en classe eTwinning et des professeurs d'université, avec un ambassadeur, en conférences-débats diffusée sur internet en visioconférences. En un an, le projet E.E.E. nous a permis d'approcher des manières de réfléchir très différentes de l'esprit de notre programme, parfois oppressant en classe terminale, et de construire notre avenir avec plus de sérénité. Je dois dire que cette expérience m'a poussé à tenter une Classe Préparatoire aux Grandes Écoles, et m'a permis de m'y intégrer plus aisément. J'ai pris conscience, par ailleurs, que mon désir de voyager en Europe était réalisable, et beaucoup d'entre nous ont choisi de privilégier des cursus européens, ou envisagent une expérience avec Erasmus. Ce projet est donc un point de départ, voir une rampe de lancement pour nos envies d'Europe, qui passent du rêve à la réalité.

Dès le Moyen Âge, la philosophie a été dynamisée par l'Europe, et le projet Europe, Éducation, École en est un prolongement. À présent, grâce aux nouvelles technologies, notre accès à ces savoirs est instantané. Mais le projet Europe, Éducation, École fera un pas en avant considérable, lorsque nous ne serons plus seulement émetteurs, mais aussi récepteurs des séances TICE et des conférences-débats. Et j'attends avec curiosité l'occasion d'entendre nos partenaires slovaques ou tchèques, pour ne citer qu'eux, combler nos lacunes en ce qui concerne la littérature ou la philosophie enseignées dans leur pays.

Nous avons non seulement été confrontés à la réalité de l'Europe et à ses espoirs, mais aussi à ses limites. Nous avons peu à peu quitté nos carapaces d'idées préconçues et éprouvé la réalité. Devons-nous échanger en anglais, voire en esperanto, avec tous nos partenaires, ou faire l'effort de traduire une langue que nous ne parlons pas. Le projet soulève bien des passions et suscite bien des débats, même si ceux-ci ont parfois démontré que nous étions bloqués sur nos positions. Le dialogue n'est pas toujours facile, mais il est rendu possible, et c'est déjà un grand pas.

Mais construire l'Europe, c'est avant tout travailer en commun. C'est le travail en groupe, que privilégie en premier lieu le projet Europe, Éducation, École. C'est oeuvrer ensemble lors d'évènements de taille, qui a permis à chacun de nous de participer selon nos centres d'intérêt, nos envies, nos talents. Certains se sont trouvé des capacités dans l'accueil des invités, d'autres se sont découvert des talents de coordonnateurs, d'organisateurs, ou encore d'orateurs, mais, pour finir, c'est lorsque nous avons tous réellement mis du nôtre, comme lors de la journée européenne marquée par un blocus du lycée par des lycéens en avril 2008, que les évènements ont pu véritablement réussir.

Pour conclure, et en proposant des pistes d'avenir pour que ce qui a été une expérience bénéfique pour nous se prolonge, on peut rêver d'élargir l'horizon des conférenciers. Et le progrès technologique, qui sera un allier essentiel de la poursuite des échanges, devrait permettre qu’un jour, nous aussi, nous entendions des conférenciers d'autres nationalités. Quitte à ce que l'intervention soit publiée en français quelque jours auparavant afin de mieux suivre. Ensuite, élargir le public concerné serait un atout pour dynamiser ce projet. En effet, si certaines classes terminales n'ont que le bac en tête, des secondes pourraient être enthousiasmées par l'idée d'un échange philosophique européen, qui leur serait certainement profitable. D'autre part, ouvrir grand les portes du lycée à des élèves d'autres établissements, à un public mixte, jeunes et adultes partageant en commun un intérêt pour l'Europe, pour la philosophie, peut être une belle perspective d'avenir. Faire entrer l'Europe dans le lycée, c'est faire entrer le monde, et comment élargir l'esprit de jeunes gens, s’ils sont mis en permanence dans la position d'élève. Nous confronter à la réalité du monde, qui est celle de l'échange des rôles, c'est faire grandir plus vite les élèves. Aussi, aujourd'hui, lorsque je vous parle, ma voix compte autant que celle d'un autre, adulte ou jeune, professeur ou élève. Car il ne fait aucun doute que nous sommes tous des citoyens européens et nous le devenons plus vite, lorsque des projets comme celui-ci nous permettent d’agir.

Je finirais, en remerciant Monsieur Michalewski, qui est responsable de ce projet. En effet, sans son dynamisme et sa motivation, ce projet n'aurait pu voir le jour et se développer. Mais parler de l'avenir, c'est envisager une suite. Il faudrait dès aujourd'hui motiver de nouveaux engagements, afin que cette initiative ne subisse pas le sort de tant d'autres, qui périssent suite à un changement de personne. C'est pourquoi, j'espère que le partenariat signé aujourd’hui avec Les Amis de Sèvres va faire en sorte, que ce qui fut pour moi, pour nous, une expérience riche, soit une chance pour les générations futures. Car si l'Europe se conjugue au présent, c'est en construisant l'avenir que nous la ferons progresser.
Marie Villetelle
Sèvres, le 20 janvier 2009
Rafaël CZARNY, élève au lycée Jean-Pierre Vernant, à Sèvres,
Discours pour le projet Europe, Éducation, École (Format PDF)

En ces temps de crises multiples, des faits concrets valent mieux que de grandes idées. Ce projet, à sa manière, répond aux problèmes de coopération et d’entente, que peut connaître l’Europe. Les jeunes qui y ont participé, se sont tous sentis à la fin de l’année plus européen qu’au début. En inscrivant la jeunesse dans ce socle de notre avenir qu’est l’Europe, ce projet éduque, et il éduque autrement.
Il offre avant tout une autre vision. L’éducation française est extrêmement cloisonnée, et ne propose que peu d’ouverture sur les autres cultures. Cette entreprise, en ouvrant l’école à d’autres systèmes, permet une communication avec les autres ; aussi permet-elle l’élargissement du champ de vision de celui qui y participe. En sortant du champ de l’apprentissage ordonné, nous avons pensé différemment, et donc appris autrement. Dans les conférences TICE, chaque intervenant proposait sa vision du thème « Culture et diversité des langues ». Cela nous permettait de construire une vision globale. Les élèves pouvaient répondre à l’intervenant, et en mettant la parole du conférencier et la parole de l’élève la même hauteur, sans démagogie et dans le respect mutuel, ce dernier s’intégrait dans l’école.

L’autre force de ce projet tient à sa structure même. Il nous offre un regard panoramique sur les matières de l’école. Nous avons parcouru la philosophie, bien sûr, mais aussi l’histoire ou la littérature. En sortant du cloisonnement des matières, nous sommes entrés dans la matière même des choses ; au lieu d’étudier les langues, nous les avons parlées. Ce projet est concret. Il nécessite l’apport de chacun, quel que soit son niveau. L’an dernier, nous nous sommes vus différemment, courant de gauche à droite en costume pour organiser un cocktail au CDI du lycée ; et on nous a vus différemment.

De plus, ce projet crée, à un moment où la question est si pressante, comme le prouve sa récupération politique, une identité. Cette identité ne se fonde pas uniquement sur un passé commun en tant qu’européen ; elle se fonde sur le travail en commun, sur un échange facilité par le partenariat eTwinning, qui nous permet de voir et d’entendre l’autre. Cette identité n’est pas figée, elle est même en perpétuelle évolution, parce qu’elle se construit avec ceux qui participent au projet. Chaque échange de pensées et d’idées nous fait évoluer, et nous construit.

Il faut bien voir que notre génération est née européenne. Nous l’avons toujours été, nous en avons toujours eu la marque sur nos passeports et au devant de nos écoles, ce drapeau étoilé flottant… Mais nous n’avons pas toujours su, au-delà d’une construction politique bénéfique nous assurant paix et prospérité, ce que cela voulait vraiment dire ; et ce n’est pas les cours d’éducation civique, leçons abstraites qui nous l’ont appris. C’est ce projet. J’ai su alors qu’en écoutant l’autre, je pouvais mieux me comprendre moi-même. Mon identité européenne s’est construite avec cette jeunesse si lointaine et pourtant si similaire à la jeunesse française, dans ses attentes, dans ses rêves, dans ses illusions. Je ne l’ai vue qu’à travers un écran, et je l’ai reconnu comme mon égale. J’ai vu un changement similaire chez tout mes camarades. En sortant de la salle de classe, nous sommes entrés en Europe.

Ce projet nous a appris vivre avec les autres. Il a créée une polis virtuelle. Nous avons vécu dans l’Europe depuis une salle de conférence. En articulant les racines de l’Europe à travers la culture, et son avenir à travers la jeunesse, il nous a permis de vivre l’Europe.

J’en garde d’ailleurs un très bon souvenir. Chacun, qu’elle qu’ait été sa contribution, y a été respecté dans ce qu’il apportait. Nous avons ri, nous avons débattu, nous avons appris : nous n’avons pas eu de réponse unique aux problèmes, qui pouvaient nous agiter. Mais j’ai vu chez bien des gens naître la volonté de répondre. Ce projet m’a ouvert à d’autres visions, d’autres sentiments ; et j’en ai intégré certains. Je peux donc dire que ce projet, parce qu’il m’a aidé à découvrir les autres, m’a permis de me découvrir moi-même.
Raphaël CZARNY
Sèvres, le 20 janvier 2009
Le Projet Europe, Éducation, École est développé avec le concours et le soutien de...

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