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Stage de philosophie : "Un thème, un texte"

Hegel,
Principes de la philosophie du droit,
Troisième partie : La vie éthique

 

Dans le cadre de la formation académique des professeurs de philosophie de l'Académie de Versailles, plusieurs journées seront consacrées, au cours de l'année 2002-2003, à l'étude de la troisième partie des Principes de la philosophie du droit de Hegel.

Celles-ci ont lieu le mercredi matin au lycée Lakanal de Sceaux entre 9H30 et 12H30 pour l'étude et la lecture du texte et l'après-midi du même jour entre 14H et 17H pour les conférences faites par des universitaires. Ces journées ont commencé le mercredi 13 novembre 2002 et se poursuivront les 15 janvier, 5 mars, 2 avril, 30 avril et 7 mai 2003. Elles sont ouvertes à tous les professeurs de philosophie des académies parisiennes, même non-inscrits.

Les matinées de lecture sont animées par Jean-Jacques JOLLY , professeur au lycée L. Bascan de Rambouillet. Au cours de la première journée, il a proposé une introduction rapide au texte et un découpage de la lecture et de l'étude pour les prochaines séances.

Matin Après-midi
15 janvier : §§158-181 : La famille
M. Czeslaw MICHALEWSKI, professeur au Lycée de Sèvres, se propose d'en faire une présentation synthétique, afin de lancer la discussion entre les collègues présents.
Compte rendu de la séance
15 janvier : M. Jean-François KERVEGAN, professeur de philosophie à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne interviendra sur le thème de la société et de la représentation.
5 mars :§§ 182-256 :
La société civile
5 mars : M. André STANGUENNEC, professeur de philosophie à l'université de Nantes comparera deux textes (La Phénoménologie de l'Esprit et Les Principes de la philosophie du droit) à propos du devoir d'aimer et du devoir de bienfaisance.
2 avril : §§ 257-297 : L'État
Le droit public interne
la constitution, le pouvoir du prince, le pouvoir gouvernemental
2 avril : M. Jean-Louis VIEILLARD-BARON, professeur de philosophie à l'université de Poitiers. Le sujet n'est pas encore connu.
23 avril : §§298-329 : L'Etat
Le pouvoir législatif, la souveraineté vis à vis de l'extérieur.
23 avril : M. Jean-Claude BOURDIN, professeur de philosophie à l'université de Poitiers interviendra sur la lecture marxiste des Principes de la philosophie du droit.

30 avril : §§ 330-360 : l'Etat
Le droit public international, L'histoire mondiale.

30 avril : M. Jean-Marie LARDIC, professeur de philosophie à l'université de Grenoble II, Université Pierre Mendès-France, interviendra sur le thème du droit des particuliers.

Jean-Jacques Jolly

Résumé synthétique de la journée du 13 novembre 2002,


Au cours de la matinée du 13 novembre 2002, nous avons lu les premiers paragraphes de l'introduction de la troisième partie sur la vie éthique. Nous avons démêlé ensemble quelques difficultés des premiers paragraphes de l'introduction à La vie éthique.

Le texte que nous étudions appartient dans l'Encyclopédie des sciences philosophiques à la seconde section de La Philosophie de l'Esprit que Hegel appelle aussi "Esprit objectif". L'Esprit s'est à présent concrétisé dans des modes d'êtres institutionnels, éthiques, juridiques ou politiques qui sont les expressions réfléchies de nos actions et de nos pratiques. Ce texte se présente comme la science philosophique du droit qui a pour objet l'Idée du droit. (§1).

Avant d'étudier la troisième partie, nous avons rappelé les grandes divisions de l'ouvrage. Il y en a trois qui correspondent au développement de la volonté libre. Dans un premier moment celle-ci s'affirme dans l'appropriation ou la possession d'une chose. Ce moment est celui du droit abstrait dont l'expression la plus remarquable est le droit romain. C'est dans le second moment que surgit une nouvelle forme du vouloir. Hegel analyse alors la moralité ou droit de la volonté subjective. Il s'agit du moment subjectif du droit où se trouve abordée la question de la conscience morale. C'est dans la troisième partie que nous étudions cette année que le philosophe aborde la vie éthique qui dépasse le moment abstrait et le moment subjectif du droit.

Après avoir lu le paragraphe 141 et sa remarque, le groupe de professeurs présents a étudié les premiers paragraphes (essentiellement 142 à 147). Nous avons tenté de lever un certain nombre de difficultés de lecture et de compréhension. Il nous a semblé que l'objet de ce début de texte est la définition même de la vie ou la réalité éthique (die Sittlichkeit) en tant qu'elle réalise en l'effectuant l'Idée de liberté. En effet, on assiste maintenant à l'unification du côté objectif (le droit abstrait) et du côté subjectif (la moralité) du concept de liberté.

On a vu notamment que les § 144 à 147 explicitaient cette unité retrouvée en montrant comment elle était vivante ou effective. La substantialité éthique qui s'impose aux individus ne se manifeste pas du dehors comme dans le monde grec. Elle est à présent voulue par les individus. C'est la raison pour laquelle la loi ne leur apparaît pas comme arbitraire mais comme leur production ou leur œuvre. Mais de la même façon, parce qu'elles sont réfléchies par les individus, les institutions ne peuvent plus nous être étrangères. La substance éthique se réfléchit et devient par conséquent objet de savoir. C'est ce qui explique que tous les produits de la réalité historique et sociale que Hegel nomme seconde nature sont maintenant considérés comme bien supérieurs aux êtres naturels. L'être naturel est en effet contingent et sa rationalité n'est trouvée que du dehors par l'activité de l'esprit scientifique. Les pratiques sociales et les institutions sont produites historiquement par des êtres conscients et leur rationalité est immanente. Il y a donc une supériorité des lois éthiques sur les lois naturelles dans la mesure où l'Esprit est plus prés de lui-même dans les premières que dans les secondes. Cette idée du § 146 est confirmée par le paragraphe suivant qui établit que la substance éthique n'est pas quelque chose qui nous aliène mais bien l'élément dans lequel nous vivons et sommes plongés en quelque sorte.

Madame Monique CASTILLO, professeur de philosophie à Paris XII, Université Paris Val-de-Marne, est intervenue l'après-midi de la même journée pour aborder la critique hégélienne de la conception kantienne du droit. Cette conférence a examiné la question philosophique du droit à partir des trois présentations du droit naturel chez Hobbes et Locke d'une part, puis chez Kant sous la forme d'un droit rationnel et enfin chez Hegel dans le concept de droit substantiel. La conférencière a tout d'abord montré comment il s'agissait pour Hegel de dépasser une philosophie du droit fondée sur la représentation et de fonder objectivement le droit en faisant droit à la subjectivité. Elle a enfin abordé la question de savoir quelle conception du droit des gens pouvait régler les rapports entre États. Cette seconde partie lui a permis de montrer quelles étaient, au sujet de la guerre, les différences entre Kant et Hegel.

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