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Modène: Lycée classique L. A.Muratori,
Projet Europe, Éducation, École :
Elisabetta Imperato, Raffaella Lodi,
Modène : Lycée classique L. A. Muratori,
v. Cittadella n. 50, Modena, 41100, Italie

http://www.comune.modena.it/scuole/muratori/
Proviseur : Iole Govoni,


Éducation et Instruction
Interview avec Mme Iole Govoni,
Proviseur du lycée L. A. Muratori de Modène, Italie


Question : Qu’est ce qui change dans le « métier » d’enseignant, selon qu’il instruise, ou qu’il éduque ?
Réponse : L’enseignant qui instruit est sûr de lui, il possède des notions « faites pour l’usage » pour n’importe quelles situations, pour tous les interlocuteurs. L’enseignant qui éduque est dans une position d’observation constante, et d’étude, prêt à modifier et à se modifier en fonction de son interlocuteur et de la situation. Je chercherai à illustrer par des exemples en référence à ma discipline : l’enseignant qui instruit, parlant de Machiavel et de ses Traités, fournit des informations ponctuelles, riches, contenant des citations et introduisant des critiques ; l’enseignant qui éduque, à propos de Machiavel, sollicite la réflexion et la confrontation avec la réalité la plus proche de l’étudiant, conscient que les compétences clefs ne sont pas destinées seulement pour l’école, mais vouées à être développées dans et à travers l’école. Elles vont être réinvesties dans les relations avec les autres, dans les liens sociaux et dans le processus politique.

Question : Et pour l’étudiant, que se passe-t-il, si l’école a comme objectif l’éducation?
Réponse : En tant que « détenteur » d’informations passivement acquises, il devra devenir « constructeur » actif de lui-même et de ce qu’il apprend ; une position sûrement plus inconfortable, mais aussi plus passionnante qui implique un étudiant actif, un étudiant (pour le dire de manière narrative) personnage dynamique, prêt à se remettre en question à travers l’interaction avec les disciplines qui n’ont pas comme seule fin lui-même mais sont des occasions pour se confronter avec l’autre (selon un procédé toujours important, mais fondamental pour l’adolescence).

Question : L’enseignement à l’école, entendu comme éducation, est-il conditionné par le fait que le sujet étudié soit proche et/ou moderne ?
Réponse : Absolument pas, je voudrais dire que, paradoxalement, si les arguments, les personnages, les thématiques sont plus lointains par rapport à nous dans le temps et dans l’espace, alors ils nous aident à mieux comprendre « le lointain de nous » que la société place toujours plus souvent à nos côtés.

Question : Dans une école qui veut éduquer, quelle place est attribuée à la lecture ?
Réponse : Le plus de place possible, parce que – pour dire comme Pennac – « le temps de la lecture… dilate le temps pour vivre ». Mais si « ce que nous avons lu de plus beau, nous le devons presque toujours à une personne chère » (Pennac) ou – comme dit Calvino – « les choix qui comptent dans le milieu de la lecture sont ceux qui se passent à l’extérieur de l’école, on peut se demander si l’école sert-elle à éduquer à la lecture. La réponse est positive, parce qu’elle est encore un pilier fondamental comme le gymnase pour « pratiquer des exercices » qui prendront leur pleine signification seulement en dehors de l’école.

Question : L’actuelle organisation de l’école favorise-t-elle la réalisation de l’approche expliquée comme ci-dessus ?
Réponse : La réponse au prochain rendez-vous. À suivre… au prochain interview…

Iole Govoni,
Proviseur du Lycée L. A. Muratori, Modène,
le 15 novembre 2005

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