DIALOGUE


Thèmes et textes
Forums de discussion

NOUVEAUTES




Réalisations multimédia Porte-documents
Informations et projets
Europe Education Ecole

BIBLIOTHEQUE




Textes en ligne, Livres à lire
Dictionnaire du club
Galerie de portraits
Sélection de liens

LE CLUB PHILO

Qui sommes-nous ?
club.philo@free.fr
Retour au dictionnaire

École

- L'école ou le loisir de penser, Jacques Muglioni
- La leçon de philosophie, (pdf), Jacques Muglioni
- Conférence de Bernard Bourgeois
- Textes et réflexions sur l' Europe, l'Éducation, l'École

Définition :
Proposée à la radio par Alain Rey : Francer Inter, le 23 octobre 2003, à 8h57 : "Le mot de la fin"


"Il m'a semblé que le mot école n'était pas sans enseignement. L'école, tout le monde en convient, représente un enjeu essentiel pour toute société car elle dessine son avenir. Le mot évoque un certain nombre de transformations humaines absolument nécessaires. L'enseignement qui parle de « signes », l'éducation qui parle de « conduite » (du latin ducere) tout comme pédagogie, l'instruction qui organise les esprits, la formation, enfin, et l'apprentissage. Car, tout élève est un apprenant.

L'école est une contrainte pour les écoliers et même pour les maîtres car elle suppose un minimum de discipline sous peine de fonctionner de plus en plus mal. Elle ne se borne pas à apprendre mais a pour mission, mission impossible on peut le craindre, de transformer les jeunes en citoyens, adultes et conscients. Elle peut concerner des presque bébés, l'école joliment dite maternelle, et de grands surdoués intellectuels: l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, par exemple. Ce sont des "Grandes Écoles”. Ces écoles dites "Normales ”, d'"Administration", sont des établissements qui, on le sait, fournissent à la France ses dirigeants, que cela plaise ou non.

Cependant, lorsque l'on prononce ces deux syllabes « école », il s'agit surtout de l'enseignement des enfants et de l'institution qui s'en charge. Ecole publique, républicaine, laïque, à côté de l'école libre, parfois confessionnelle, mais il faut que tout cela s'arrange entre soi. Pour les intéressés, l'école s'oppose aux vacances et aux loisirs. Mais c'est vrai, que l'on est surpris lorsque l'on apprend que le mot grec « scholè » d'où viennent les mots du latin « schola » et du nom « école », ne s'appliquait pas d'abord au travail et aux contraintes mais tout d'abord , au contraire, aux loisirs.

On comprend que dans l'Antiquité, le travail des esclaves et des paysans, et des artisans était une obligation absolue et ne laissait aucun loisir, précisément. Ceux, enfants, philosophes qui avaient la chance d'avoir un temps libre rendaient seuls possible l'école, le loisir intelligent et formateur. En somme, la première école était par nature buissonnière. Cette origine n'est pas si absurde. Elle dit que l'école est un luxe lié à un niveau de vie acceptable et à une certaine liberté. Elle dit que les sociétés qui ont le loisir, c'est à dire la permission, du latin « lisere », de former leur jeunesse, se porteront mieux que les autres. Elle dit que l'école ménage un espace de liberté et même de jeu. « Lodus » était le lieu de jeu mais aussi l'école élémentaire, à côté du règne de l'intérêt matériel. Quand l'école se dégrade, c'est la liberté et l'avenir qui trinquent."


Alain Rey

Envoyez-nous vos définitions par email !