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Europe, Éducation, École

 
Hélène DEVISSAGUET,
Prof. au lycée Richelieu de Rueil-Malmaison
Culture et diversité des langues : la diversité en question

Vidéo en téléchargement et en streaming

CLASSE ETWINNING ll Séance TICE du 17 jan. 2008
avec le soutien du CRDP de l'académie de Versailles et des Amis de Sèvres
Peristeri
Modène
Alytus

Prague
Sèvres

Banska Bystrica

Sections Inter de Sèvres
Préparation de la journée européenne 17 avril 2008 : Europe, culture et diversité des langues
  Diffusion de notre programme sur Internet 10h - 11h :http://melies.ac-versailles.fr/projet-europe/salon/
  Réception de notre programme sur Internet, 10h -11h : http://melies.ac-versailles.fr/projet-europe/direct/
Vidéo conférence : Jan PATOCKA, Europe et culture, diffusée sur Internet le 24 janvier 2008, 14h - 16h
Notre forum de discussion. Coordination : c.michalewski@crdp.ac-versailles.fr
  
Séance Tice - cours H. Devissaguet Elèves de J. Matulayova Banska Bystrica, Slovaquie
Question de M. Villetelle, Sèvres
Hélène Devissaguet

Introduction
On conçoit le langage comme la manifestation de la culture de l’esprit, et ainsi les langues, dans leur diversité, sont les manifestations des différentes cultures que chaque peuple, dans son esprit propre, a cultivé selon son expérience historique. En deçà de ces différences, l’universalité de l’esprit humain rend possible la traduction d’une langue à l’autre et la transmission, voire le mélange des cultures. Cette interprétation du langage comme manifestation de la culture de l’esprit domine chez Hegel pour qui le langage est proprement ce qu’il est lorsqu’il réalise et donne effectivité à l’esprit qui, à travers la culture, cesse d’être singulier et se fait entendre comme spirituel.

Jusqu’à présent, il s’est ainsi essentiellement agi de dégager au-delà de la diversité des langues et du particularisme des cultures, l’unité du genre humain, de la nature humaine, ou l’universalité de la vérité objective. Cela repose sur le principe selon lequel parler une langue, dont on a admis qu’elle était à chaque fois représentation d’un monde, une « vision du monde », une mise en forme et en ordre de l’expérience et de la réalité et en même temps un acte, dans son évolution même, de constitution du monde, de « création du monde », est fondamentalement un acte de culture. – Un acte de culture qui se définit donc dans l’unité constamment reprise de son évolution, de ses créations ; unité non fermée, mais ouverte : capable de se réfléchir, de s’enrichir d’elle-même comme des autres langues et de leur expérience, de leur monde, propres, mais unité toujours.

C’est justement ce principe de l’unité linguistique et culturelle que nous voudrions interroger. Car ce principe repose sur un postulat non discuté comme tel : que tous les hommes d’un même peuple ont un rapport unifié à leur propre langue et que l’usage des mots par un peuple dans une langue constitue un fait culturel unique. Or le phénomène de la parole, la prise de parole, le choix des mots, est un acte qui ne renvoie pas d’abord à un peuple ou à une culture, que l’on suppose établis et unifiés, mais à un homme, à un individu singulier, certes jeté dans un monde, dans une langue, dans une culture qui le constituent. Ainsi la prise de parole manifeste moins l’appartenance de l’homme à une culture, que, au sein de la culture, le rapport, qui peut être divers, de l’homme à son monde historial. C’est en cela, et en cela seulement que la prise de parole peut être un acte culturel. Nous étudierons non plus la diversité des cultures, chaque fois une, ou la diversité des langues, chaque fois une, mais la diversité du rapport culturel à un monde qui est le sien – ou à d’autres mondes vers lesquels on se porte -, et ce justement par les diverses manières dont l’homme à chaque fois prend la parole et se rapporte à sa propre langue.

Mais là encore il nous faut aller plus loin : nous avons présupposé jusque là que le phénomène du langage soit le pur fait de l’homme – et comment le nier, c’est bien l’homme qui parle ! – et ne renvoie qu’à lui, ce qu’il est comme être pensant, ce qu’il est comme être parlant, ce qu’il est comme être de culture, ce que ce sujet intériorise, pense et exprime, ces intentions quant à ce qu’il exprime et désigne en nommant. Cette interprétation semble fixée depuis Aristote : l’homme est défini comme le zoon logon ekon ce que l’on traduit par « l’homme est le vivant qui a le langage, le logos» - et le possède comme une faculté essentielle et naturelle. Pourtant il s’agit moins d’ « avoir » le logos que d’être et se tenir dans ce que le logos instaure pour l’homme, sa manière d’être en tant qu’être humain et son existence historiale. Ainsi il se pourrait que ce ne soit pas l’homme qui tienne le langage et le possède, mais, comme le dit Heidegger, qu’il soit tenu par lui, appelé à correspondre à ce qui fonde le séjour historial de l’homme comme Dasein : l’Etre. Ce qui se donne à penser fait appel à l’homme pour que ce dernier le recueille proprement et le fasse entendre dans une parole authentique. Il se peut donc que l’homme, parlant, corresponde à chaque fois et selon des modes divers, dans la langue qu’il a reçue en partage et qui constitue son existence historique et culturelle, à cette ouverture à l’Etre. Selon ses possibilités, l’homme peut instaurer par sa parole une correspondance historiale à la vérité de l’Etre : c’est la parole du poète, puis celle du philosophe, qui instaure par son dire la culture et l’histoire d’un peuple. L’homme peut aussi bien laisser en silence ce que l’être signifie, ou le laisser dépérir dans le bavardage usuel.

La culture et l’histoire sont bien intimement liées au phénomène du langage, à la langue d’un peuple, et plus encore à la parole des hommes. Et cela nous laisse apercevoir un sens nouveau de la culture : non plus ce que le sujet individuel cultive pour soi-même et accroît en vue de s’enrichir, lui et le peuple auquel il appartient, accroissant ainsi les prétentions sociales au pouvoir et à la domination sur les autres (individus ou cultures). Ce sens, fixé par les stoïciens et magistralement repris par la philosophie des Lumières, laisse la place à une autre entente. La culture y est comprise comme l’ouverture d’un peuple historique à ce qui lui est donné d’être s’il se résout à correspondre à l’appel de l’Etre. Une telle ouverture se joue dans la langue, car la langue est elle-même l’ouverture à l’Etre et les hommes chaque fois y puisent les possibilités renouvelées ou au contraire dépérissantes de dire ce qui est. C’est bien là le destin historial et culturel d’un peuple qui se joue.

Lire le texte intégral du cours : Format PDF (492 Ko)
Extraits de texte (PDF), proposés par Hélène Devissaguet : Hegel, Merleau-Ponty, Heidegger, Hölderlin....
  Invités des séances TICE 2007-2008, diffusion : http://melies.ac-versailles.fr/projet-europe/salon/

25/10/2007 : Ph. Touchet, De la perfection des langues,
Texte intégral du cours (format PDF), (format RTF),
Video en streaming et en téléchargement,
15/11/2007 : Ph. Fontaine, Multilinguisme et respect de l'autre
Texte intégral du cours, format PDF,
Vidéo
en streaming et en téléchargement
29/11/2007
: D. Guimbail, Lycée Sonia Delaunay, Villepreux
Vidéo en streaming et en téléchargement.

13/12/2007 : F. Laupies, CPGE, Versailles,
Diversité des langues et universalité
Vidéo en streaming et en téléchargement

17/01/2008 : H. Devissaguet, Lycée Rueil-Malmaison,
Vidéo en streaming et en téléchargement
Texte intégral du cours (format PDF).

14/02/2008 : O. Hansen-Love, CPGE, Sèvres.
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